Les PADs des communs : prendre des notes collectivement, et plus si affinités !

Publié par Admin le

Aujourd’hui il existe de nombreux outils pour prendre des notes en ligne et les partager avec sa communauté. Chez Point Communs, nous avons adopté HedgeDoc et l’avons mis à disposition des commoners à l’adresse pad.lescommuns.org. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

HedgeDoc (autrefois appelé CodiMD) est un éditeur en ligne, dont le code est open-source, qui permet de rédiger collectivement des notes, parfois connues sous le petit nom de « pads » (en anglais c’est le carnet qui sert à prendre des notes). Sa particularité est d’utiliser le Markdown, un langage avec une syntaxe facile à lire et à écrire. Il permet donc à toutes sortes d’utilisateurices, débutant⋅es et expert⋅es, de collaborer en ligne sur le même outil.

Pour les personnes qui préfèrent utiliser des boutons, une barre d’outils est disponible :

On y retrouve les fonctions les plus courantes permettant de faire une mise en forme simple et rapide du texte.

Les utilisateurices les plus averties peuvent insérer du code plus élaboré. On voit d’ailleurs fleurir ces temps-ci tout un tas d’outils complémentaires permettant d’aller bien plus loin qu’une simple prise de notes !

Par exemple, Cédric Eyssette, professeur de philosophie, partage de nombreux modèles pour réaliser des cartes mentales, des diaporamas, des cartes à jouer,…

Un exemple de pad avec le code à gauche et le résultat à droite

Plus récemment, les pads des communs ont été ajoutés à un outil très intéressant qui permet à la fois de rédiger, publier et annoter collectivement ses textes : Pink my pad ! À partir de votre pad, vous pouvez créer une page web avec un menu de navigation et un système d’annotation en ligne intégré.

Pour créer une nouvelle page sur pinkmypad.net, récupérez l’identifiant de votre pad et copiez-le dans la barre d’adresse de votre navigateur :

Contrairement à d’autres outils, nous avons fait le choix (pour le moment) de conserver tous les pads sans limite de durée. Évidemment, cela demande un espace de stockage des pads eux-mêmes, mais aussi des images que vous insérez dedans. C’est IndieHosters qui se charge de cette tâche et nous permet d’avoir une continuité de service d’excellente qualité.

Mine de rien, c’est le service le plus utilisé de tous ceux que le collectif .Com1 propose. En 2023, nous avons dépassé les 900 utilisateurices et les 13000 pads créés, soit une augmentation de 45% en un an !

Témoignage d’un utilisateur

Yannick, qui a contribué au collectif Point Communs et fait partie de l’Assemblée Virtuelle, est un utilisateur inconditionnel des pads ! On lui a donc demandé de nous en parler :

J’ai découvert les pads grâce à Nicolas (fervent utilisateur de cet outil), et j’ai commencé à utiliser HackPAD en 2012, qui s’est fait racheter par Dropbox en 2014. Dropbox développe et commercialise Paper, que je considère ergonomiquement comme la “rolls” des PADs.
Mais dans Paper, la gestion des données personnelles n’est pas assurée. C’est pour cela que j’ai commencé assez tôt à utiliser HackMD qui, lui aussi, a une histoire un peu complexe (voir la timeline) et qui a finalement donné place à HedgeDoc pour sa version open-source, que nous utilisons actuellement, hébergé par IndieHosters.

Auparavant j’étais fan des wikis, notemment de Xwiki que j’utilisais beaucoup pour mes documentations, mais avec les PADs en Markdown j’ai découvert une pratique beaucoup plus fluide. Par exemple, le fait que l’enregistrement se fasse automatiquement au fur et à mesure de la saisie sans avoir besoin de cliquer sur un bouton et de recharger l’interface apporte un confort incroyable.

J’apprécie également le Markdown (MD) parce qu’il tend vers une normalisation alors que chaque type de wiki a son propre langage. MD permet de faire facilement environ 90% de ce dont on a besoin quand on écrit un document (gras, titres, liens, tableaux,…). Un des gros avantages (par rapport à d’autres outils comme les framapads) est également de pouvoir insérer des images, des vidéos, par un simple glisser-déplacer.

J’aime bien personnaliser chaque PAD avec une image en haut pour pouvoir identifier tout de suite dans lequel je suis, ou sur quel thème il porte. Pour un meilleur usage, je construis aussi des tables des matières avec des liens vers les PADs enfants, et j’utilise pas mal les cases à cocher pour faire des todo-lists.

Un exemple de PAD avec des images juste en dessous du titre pour illustrer le contenu et une introduction pour donner du contexte.

Je me considère comme un extrémiste de la documentation ! J’utilise les PADs à longueur de temps (parfois trop souvent même…). J’en ai plus de 700 sur l’instance des communs, et certainement autant sur Paper ! En fait, dès que je suis sur un nouveau problème, j’ouvre un PAD en décrivant le problème, les pistes, etc. Avec toujours l’intention de pouvoir partager la démarche avec d’autres. Ce besoin de partager les données avec les autres a pris sa source dans le monde du travail, puis j’ai gardé l’habitude.

Pour les réunions, c’est très pratique. J’ai introduit l’usage du PAD dans plusieurs associations. C’est amusant de voir des bénévoles découvrir que les comptes rendus partagés en temps réel pendant la réunion permettent d’éviter qu’une seule personne ait à faire tout le travail toute seule après la réunion.

Nous utilisons aussi les PADs des communs à l’Assemblée Virtuelle, surtout pour les réunions. Mais je reste le seul à coder avec un PAD ouvert à côté. Je documente les étapes de codage, les problèmes rencontrés, les solutions trouvées. Et je m’en sers également comme journal de bord, ce qui permet une transparence par rapport aux personnes pour qui j’ai des comptes à rendre dans mes travaux professionnels.

Si j’utilise Paper en parallèle, c’est d’une part pour ne pas avoir tous mes œufs dans le même panier, mais aussi parce que pour certains publics peu habitués au numérique, l’usage est plus simple : on ne voit pas de code, les liens sont plus faciles à insérer, etc. Et ce qui manque dans HedgeDoc, par rapport à un outil comme Paper, c’est la création intelligente des liens entre les PADs existants, et la possibilité de pouvoir rechercher un mot dans tous mes PADs.

L’utilisation du Markdown permet néanmoins d’envisager des utilisations avancées. Je pense par exemple au projet de sémantisation de Thomas Francart. Pour ma part, j’aimerais arriver à cartographier en réseau (avec Flod.io) mes PADs grâce aux tags. Pour cela, il faudra que je mette le nez dans le code, ce qui devrait être plus simple depuis que je suis monté en compétence sur Node.js, reste à trouver le temps.

En complément des PADs, j’utilise beaucoup le chat des communs, ainsi que le SSO qui est utilisé par l’outil SemApps.

J’ai également un compte sur l’instance Mastodon des Communs, mais j’avoue que je l’utilise peu car, malheureusement, je communique beaucoup via Facebook et des mailing lists comme riseup.net et je ne me vois pas répéter toutes mes communications sur les 5 réseaux à chaque fois…

J’utilise pas mal la visio de Jitsi, et je viens de comprendre qu’elle était intégrée directement dans le chat des communs (via le petit icone téléphone qui n’est pas une caméra ! ^^) donc je vais tester ça de ce pas !

De manière générale, j’ai une réflexion sur l’utilisation de tous ces outils : ce sont des communs, mais ce qu’on met dedans, c’est parfois tout autre chose. J’essaye néanmoins d’être vigilant et de n’y mettre que des choses en lien avec les communs.

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